L’industrie de la réparation de carrosserie traverse une période de transformation sans précédent. Les systèmes avancés d’aide à la conduite (ADAS), l’évolution des normes des fabricants d’équipement d’origine (FEO) et les attentes croissantes des consommateurs redéfinissent les exigences auxquelles font face les ateliers, les assureurs et les parties prenantes de l’industrie.
De nombreuses entreprises du secteur ressentent sans doute la pression causée par des incitatifs mal alignés et des priorités conflictuelles. Toutefois, pour ceux qui souhaitent prospérer, des occasions de changement existent — et tout repose sur la collaboration.
Quand les relations deviennent authentiques
Lors de CCIF Toronto 2025 pendant la Conférence canadienne de l’industrie de l’entretien automobile, Tom Bissonnette, directeur général de la Saskatchewan Association of Automotive Repairers (SAAR), et Ryan Smith, vice-président aux réclamations de la Saskatchewan Government Insurance (SGI), ont abordé l’importance de la collaboration et de la communication ouverte entre les ateliers de réparation de carrosserie et les assureurs.
Que se passe-t-il lorsque les gens des deux côtés du processus de réparation — les assureurs et les ateliers — cessent de se pointer du doigt et commencent à dialoguer? En Saskatchewan, cela a mené à un véritable changement. La relation entre SGI et la SAAR n’a pas toujours été harmonieuse; elle a même été marquée par des échanges difficiles, des désaccords et des moments inconfortables.
Mais ces moments difficiles n’ont pas été synonymes d’échec. Ces conversations ont ouvert la voie à des discussions franches et honnêtes; les gens sont restés autour de la table, ont exprimé leurs frustrations et ont soulevé les enjeux. Résultat : une compréhension mutuelle s’est développée avec le temps. Et quand la confiance est là, les problèmes se règlent beaucoup plus rapidement.
Ce que la collaboration rend possible
Quand les acteurs de cette industrie unissent leurs efforts, ils ne se contentent pas de réparer ce qui est brisé. Ils construisent quelque chose de meilleur. En Saskatchewan, le dialogue ouvert a permis de :
- Rehausser les normes de réparation grâce à des investissements communs dans la formation et l’équipement.
- Mettre en lumière les inefficacités tant dans les opérations des ateliers que dans les procédures d’assurance.
- Créer des comités conjoints axés sur des enjeux actuels comme le calibrage des ADAS, l’utilisation des pièces et la transparence des taux de main-d’œuvre.
- Passer d’une mentalité de conformité à une culture de qualité, et d’une approche de mise en application des politiques à une responsabilité partagée.
Il ne s’agit pas seulement de gains administratifs : ces changements ont un impact direct sur la sécurité des réparations et la viabilité des entreprises qui les réalisent.
Du conflit à la coopération : bâtir la confiance
Le conflit, bien qu’inconfortable, peut aussi être productif lorsqu’il est bien orienté. Le parcours de la Saskatchewan démontre que des conversations difficiles peuvent mener à une confiance durable. SGI a mieux compris les défis opérationnels des ateliers, et la SAAR a pris conscience des pressions que vivent les assureurs en matière de coûts et de cohérence.
Grâce à la transparence et à des objectifs alignés, les deux parties ont repéré des inefficacités qui, bien que frustrantes, étaient tout à fait remédiables. En gardant le cap sur l’essentiel — des réparations automobiles sûres et de qualité — de réels progrès ont été réalisés.
Les occasions à saisir
Ce qui se passe en Saskatchewan n’est pas un cas isolé. À travers le pays, on réclame plus de cohérence, des normes plus claires et un soutien accru pour des réparations sécuritaires. Des plateformes nationales comme le Forum canadien de l’industrie de la carrosserie (CCIF) offrent aux ateliers un espace pour exprimer leurs préoccupations et inciter au changement.
Des étapes supplémentaires pourraient aussi être envisagées, comme l’instauration d’une approche nationale en matière d’accréditation afin de rehausser la sécurité. Une base commune pour les outils, la formation et le respect des procédures de réparation des constructeurs permettrait de réduire les disparités régionales et d’offrir aux ateliers comme aux assureurs des attentes plus claires.
Aller de l’avant, ensemble
L’industrie de la réparation de carrosserie regorge de professionnels compétents et expérimentés. Ce n’est donc pas l’expertise qui fait défaut, mais peut-être le lien humain. Lorsque la communication fait défaut, le progrès s’arrête. Mais quand les gens s’écoutent, partagent ouvertement et s’engagent vers des objectifs communs, les résultats sont meilleurs.
La collaboration ne signifie pas forcément être toujours d’accord, mais elle permet de débattre de manière constructive, de résoudre de vrais problèmes et de s’adapter plus rapidement aux changements. L’exemple de la Saskatchewan montre que dans un secteur exigeant et sous pression, les relations comptent. Et qu’une réparation sécuritaire et de qualité ne se fait pas en silo, mais bien ensemble.
Ce billet de blogue est basé sur la présentation Renforcer la collaboration dans l’industrie de la réparation de carrosserie, donnée par Tom Bissonnette, directeur général, SAAR, et Ryan Smith, vice-président aux réclamations, SGI, lors de CCIF Toronto pendant la Conférence canadienne de l’industrie de l’entretien et de la réparation automobile 2025.