Face aux pénuries de main-d’œuvre persistantes et aux perceptions dépassées qui perdurent, l’industrie de la carrosserie se trouve à un tournant décisif. Attirer et former la prochaine génération de techniciens n’est pas simplement important — c’est essentiel à la pérennité de la profession. Mais une formation et un mentorat significatifs nécessitent plus que des compétences techniques : ils exigent une véritable compréhension de la manière dont les jeunes apprennent, ce qui les motive et où se dirige l’industrie. Beverly Kodybka, représentante au développement des affaires et représentante technique chez LKQ PBE, se penche sur ce qui fonctionne réellement pour guider les nouveaux talents.
Une exposition précoce : le fondement de la confiance
L’un des moyens les plus puissants d’inspirer la confiance et la fierté chez les jeunes techniciens est l’exposition rapide. « Mettre en relation les élèves du secondaire avec des stages coopératifs et des visites d’ateliers de carrosserie leur donne une idée concrète du travail et aide à démystifier le métier », dit-elle.
Un défi récurrent est la croyance répandue selon laquelle les carrières automobiles se limitent aux rôles mécaniques, ce qui dissuade souvent les talents potentiels en finition ou en carrosserie.
« En éduquant à la fois les élèves et leurs parents sur la distinction entre la mécanique et la carrosserie, nous pouvons corriger cette désinformation et valoriser l’image du métier. »
Un mentorat qui résonne, pas qui intimide
Un mentorat efficace nécessite humilité, ouverture et une touche humaine. Plutôt que de se positionner comme des experts inaccessibles, les professionnels chevronnés devraient partager leur parcours personnel — y compris leurs luttes, erreurs et réussites. « Sortir de sa zone de confort, c’est là que commence l’apprentissage réel », note Beverly.
En particulier pour les femmes ou les techniciens issus de minorités dans ce domaine traditionnellement dominé par les hommes, l’ouverture face aux obstacles et la persévérance est une source de motivation. Le mentorat doit être collaboratif, non autoritaire — en favorisant la connexion plutôt que la correction.
« Lorsque les mentors dirigent avec empathie et honnêteté, ils créent un espace sûr pour que les apprentis posent des questions, explorent le métier et bâtissent la confiance », dit-elle. « C’est une industrie axée sur l’humain, et les mentors les plus efficaces sont ceux qui font preuve d’authenticité et sont prêts à apprendre aux côtés de leurs mentorés. »
Une formation adaptée à une génération manuelle
Les apprenants d’aujourd’hui prospèrent dans l’action. « L’apprentissage pratique est incroyablement important », insiste Beverly. « Toutefois, cela doit être accompagné d’une compréhension théorique. Avant d’entrer dans l’atelier, les stagiaires doivent comprendre le pourquoi du comment. » Cet équilibre garantit une meilleure rétention et un plus grand respect des processus qui sous-tendent une réparation de haute qualité.
Beverly note également qu’il n’y a pas de question stupide. Créer une communication ouverte et une relation saine permet tant aux étudiants qu’aux travailleurs expérimentés de se sentir à l’aise pour poser des questions, s’engager et apprendre.
« Lire les personnalités, briser la glace et trouver un terrain commun construit la confiance, essentielle à une formation efficace. »
Valeurs fondamentales qui façonnent la main-d’œuvre de demain
La formation de la prochaine génération doit être ancrée dans des valeurs qui transcendent les compétences techniques. Une philosophie clé : « Traitez aujourd’hui, et chaque jour, comme s’il s’agissait d’un entretien d’embauche. » Cela comprend la ponctualité, la préparation et le professionnalisme. Le respect doit être universel, que ce soit envers le propriétaire de l’atelier ou la personne qui balaie le plancher. Une bonne attitude peut ouvrir plus de portes que la maîtrise technique seule.
L’accent est clair : les compétences peuvent s’enseigner, mais le respect, le professionnalisme et la responsabilité doivent être inculqués dès le début et renforcés constamment.
Adopter la technologie et les médias sociaux
La génération Z vit en ligne — et nous devrions en faire autant. Pour interagir avec la génération Z — un groupe démographique féru de technologie — il est essentiel que les formateurs et les ateliers utilisent des plateformes comme TikTok, Instagram et LinkedIn. Créer des vidéos « une journée dans la vie », mettre en valeur des projets passionnants comme des bateaux de course et partager des démonstrations de produits rend le travail visible et attrayant.
« Les médias sociaux permettent également un mentorat mondial », dit Beverly. « J’ai construit un réseau de femmes technicienne en finition du monde entier, partageant conseils, encouragements et solidarité. »
Ces plateformes humanisent le métier et favorisent un sentiment d’appartenance et de but souvent absent dans les méthodes de sensibilisation traditionnelles.
Conseil à la prochaine génération : choisissez la passion
Au cœur de tout cela, il y a la passion. « Si vous choisissez quelque chose que vous aimez faire, vous n’avez jamais travaillé un seul jour de votre vie », dit-elle. La passion alimente la persévérance. Elle transforme un emploi en vocation. Pour les jeunes qui envisagent une carrière en réparation de carrosserie ou en fini, le meilleur conseil est simple : soyez respectueux, restez curieux et suivez ce qui vous passionne.
Que vous aspiriez à ouvrir votre propre atelier ou à diriger la formation technique à travers les industries, le chemin commence par une passion pour le métier — et les mentors qui aident à éclairer la voie.
À propos de la communauté des Jeunes professionnels du secteur de l’entretien et de la réparation automobile
La communauté des Jeunes professionnels du secteur de l’entretien et de la réparation automobile (JPSERA) est une communauté de l’Association des industries de l’automobile du Canada (AIA Canada) composée de jeunes cadres de 45 ans ou moins du secteur canadien de l’entretien et de la réparation automobile. Cette communauté soutient la croissance de carrière des jeunes professionnels en élargissant leur réseau et en les aidant à devenir des leaders d’opinion dans l’industrie canadienne de l’entretien et de la réparation automobile.